Le
88e RI participa à la bataille de Roclincourt, le 9mai 1915, qui fut particulièrement sanglante. Un odonyme local «Rue du 9 Mai 1915
» rappelle cet événement.
Après la bataille des Ardennes, après la Marne et Perthes, le 88e d’infanterie arrive en Artois. Il débarque à Anvin le 1er mai 1915. Et voici ce brillant régiment à Roclincourt, où il va jouer un rôle dramatique et sanglant. Le régiment va participer à la grande offensive de l’armée d’Urbal qui a pour but de dégager Arras et de libérer le bassin houiller du Pas-de-Calais. C’est dans le cadre de cette vaste opération d’envergure que le 88e dans la nuit du 8 au 9 mai 1915 va prendre position en avant du village de Roclincourt face à de très puissants ouvrages allemands établis au bas des pentes du village de Thélus.
9 mai 1915 Journée sanglante ! date mémorable entre toutes pour les poilus du 88e. C’est en effet à Roclincourt a pu dire plus tard le colonel Schneider, qui commandait le régiment en second, en cette circonstance, que le 88e a écrit la plus belle page de son historique, on sait au prix de quel sacrifice et de quelles pertes : le colonel, 32 officiers et 1099 soldats tués ou hors de combat. Le régiment avait reçu l’ordre d’attaquer au sud-est de Thélus. Cette attaque devait se heurter à des défenses infranchissables. La position qui se trouvait être l’objectif du 88e était défendus par quatre régiments prussiens soutenus par vingt sections de mitrailleuses qui rendaient quasi imprenable un glacis de 300 mètres.
Le colonel Mahéas tué à la tête de son régiment Le colonel Mahéas avait pensé lancer la première vague d’assaut au chant de la Marseillaise. Il fut tué quelques secondes avant de s’élancer de la tranchée de départ. Son officier adjoint, le capitaine Déchamps, est grièvement blessé à ses côtés et le capitaine Chamart est tué par le même obus. Cependant la première vague bondit au cri de « Vive la France ! », elle ne put parcourir qu’une cinquantaine de mètres. Le commandant Forester promu lieutenant-colonel et affecté à un autre régiment ne veut pas quitter ses hommes et tombe mortellement atteint à la tête du premier bataillon. Telle fut trop sèchement résumée cette action du 9 mai 1915 au cours de laquelle les cadets de Gascogne et les enfants du Béarn s’égalèrent aux plus vaillants.
Source : Wikipédia