Le secteur reprend son aspect habituel jusqu’au 15 mai 1915, date à laquelle le régiment, relevé par des troupes britanniques, vient prendre le fameux secteur de Notre-Dame-de-Lorette qui conserve les traces des combats sanglants qui s’y livrèrent. Les actions d’artillerie y sont toujours plus vives. Le 141
e y subit des pertes du fait du bombardement, mais le « marmitage » ne trouble pas l’impassible attitude des pépères landais. Ils montrent au contraire jusqu’à quel degré peut s’exprimer leur stoïque bravoure. Jusqu’au 14 juillet ils assurent de la façon la plus parfaite la garde de ce coin de France dont les journaux ont tant parlé et dont pas un enfant n’ignore le nom.
Le 15 juillet le régiment enlevé en camions-automobiles est transporté à FLERS. Puis toute une série de déplacements à pied l’amènera dans ses cantonnements de repos à ETOUY et ROUQUEROLLES, à GICOURT et AGNETZ. Il sera de courte durée, ce premier repos. Le 7 août, le régiment est de nouveau enlevé en camions-autos et va après une période de marche relever le 114e de ligne dans le secteur de MAUCOURT. Quinze jours à peine sans incidents, puis le 1er septembre nouvelles étapes jusqu’à HUMBERCOURT et WARLUZEL. Là, en coopération avec le Génie il exécute des travaux de défense à BERNEVILLE et à SEMINCOURT jusqu’au 22 septembre où il occupe les trachées de soutien vers BEAUMETZ-LES –LOGES. Quittant une fois de plus leurs pelles et leurs pioches, ils vont, égalant les plus jeunes gars, prendre et occuper les tranchées de 1ère ligne dans le secteur de BLAIREVILLE. Jusqu’au 3 octobre, ils s’acquittèrent de leur tâche avec ce dévouement et cette conscience que nul n’ignorait plus. A cette date, ils furent relevés et, continuant leurs déplacements, furent transportés en autos-camions dans la région de DIVION.
Source:chtimiste.com